Combattre l'omerta sur les crimes faits aux journalistes à travers un hommage à Claude Gigi.
De gauche à droite, Marie Christine Saragosse, PDG de France médias monde,
Apolline Verlon, fille de Claude Verlon, Marie Solange Poinsot,
mère de Ghislaine Dupont
et Pierre-Yves
Schneider,
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C’est sous une sécurité assurée
par les agents du centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) que la
conférence de presse s’est tenue. L’association des amis de Claude Verlon et de
Ghislaine Dupont qui compte 150 membres commémorent le 2 novembre de chaque
année la disparition des journalistes. Pour Pierre-Yves Schneider, porte-parole
du jour « quatre ans après l’assassinat de Claude et Ghislaine, les mêmes
questions demeurent. Pourquoi ont-ils été envoyés à Kidal ? Et pourquoi ce
désintérêt des médias sur le sujet ? » A en croire M. Schneider, même s’il y a des
avancées dans l’enquête, la justice française et très lente. Et Serges Daniel,
journaliste à RFI de renchérir que « la justice malienne n’a lancé aucun
mandat d’arrêt contre les auteurs de ce crime ». Dans son discours, le
porte-parole a mis l’accent sur l’intérêt principal de la rencontre. « Si
les assassins et donneurs d’ordre sont en liberté, l’impunité aura gagné. Nous
voulons la justice et la vérité ». Sur cette même lancée, la présidente de France
médias monde Marie Christine Saragosse soutient que « les responsables
sont certes connus mais il se pose le problème du lieu et de l’espace ». En
effet selon la présidente de France médias monde, les acteurs et commanditaires
de l’assassinat des deux journalistes bien que connus, ne peuvent faire l’objet
d’une arrestation parce que vivant sur le sol malien. Or « l’enquête sur
la mort de Ghislaine et Claude est une page blanche au Mali » dixit Serges
Daniel.
Mais au-delà de l’assassinat des
deux journalistes à Kidal, c’est aussi les crimes impunis sur les journalistes
qui sont dénoncés au cours de cette conférence de presse qui s’est tenue à 11h
de la matinée. A cet effet, Baba Aidara, fils de Deyda Aidara, journaliste tué
en Gambie en 2004 sous le régime de Yahya Djameh, a tenu un témoignage émouvant. Selon lui, lui et les personnes qui vivent la même situation que lui
font face à une situation doublement critique. « C’est difficile de faire
face à cette double peine qu’est de perdre un être cher et assister à cette
rageante impunité » a soutenu le fils de Deyda Aidara. La rencontre a
aussi vu la participation des parents des disparus à savoir la mère de
Ghislaine et la fille de Claude Verlon. Seydi Gassama et Assane Dioma Ndiaye de
la société civile sénégalaise étaient aussi présent et ont rappelé l’importance de la
liberté dans le métier de journalisme et les avancés notoires au Sénégal dans
le domaine. Depuis la mort de ces deux journalistes, les Nations Unies ont déclaré la date du 2 Novembre la journée mondiale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Malgré que la date du 1er novembre soit férié, les professionnels
des médias et sympathisants de même que les étudiants du Cesti étaient présents
à la rencontre qui s’est terminé par un cocktail.
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