Combattre l'omerta sur les crimes faits aux journalistes à travers un hommage à Claude Gigi.


De gauche à droite, Marie Christine Saragosse, PDG de France médias monde,
Apolline Verlon, fille de Claude Verlon, Marie Solange Poinsot,
mère de Ghislaine Dupont
 et Pierre-Yves
Schneider,
Ce mercredi 1er novembre, les amis de Claude Verlon et Ghislaine Dupont, journalistes tués dans le nord du Mali le 2 novembre 2013, ont tenu une conférence de presse dans les locaux du centre d’étude des sciences et techniques de l’information (CESTI). Ce fut l’occasion pour ces derniers d’exposer au public, venu nombreux, l’avancement de l’enquête mais aussi de dénoncer les crimes impunis sur les journalistes à travers le monde.

C’est sous une sécurité assurée par les agents du centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) que la conférence de presse s’est tenue. L’association des amis de Claude Verlon et de Ghislaine Dupont qui compte 150 membres commémorent le 2 novembre de chaque année la disparition des journalistes. Pour Pierre-Yves Schneider, porte-parole du jour « quatre ans après l’assassinat de Claude et Ghislaine, les mêmes questions demeurent. Pourquoi ont-ils été envoyés à Kidal ? Et pourquoi ce désintérêt des médias sur le sujet ? »  A en croire M. Schneider, même s’il y a des avancées dans l’enquête, la justice française et très lente. Et Serges Daniel, journaliste à RFI de renchérir que « la justice malienne n’a lancé aucun mandat d’arrêt contre les auteurs de ce crime ». Dans son discours, le porte-parole a mis l’accent sur l’intérêt principal de la rencontre. « Si les assassins et donneurs d’ordre sont en liberté, l’impunité aura gagné. Nous voulons la justice et la vérité ». Sur cette même lancée, la présidente de France médias monde Marie Christine Saragosse soutient que « les responsables sont certes connus mais il se pose le problème du lieu et de l’espace ». En effet selon la présidente de France médias monde, les acteurs et commanditaires de l’assassinat des deux journalistes bien que connus, ne peuvent faire l’objet d’une arrestation parce que vivant sur le sol malien. Or « l’enquête sur la mort de Ghislaine et Claude est une page blanche au Mali » dixit Serges Daniel.

Mais au-delà de l’assassinat des deux journalistes à Kidal, c’est aussi les crimes impunis sur les journalistes qui sont dénoncés au cours de cette conférence de presse qui s’est tenue à 11h de la matinée. A cet effet, Baba Aidara, fils de Deyda Aidara, journaliste tué en Gambie en 2004 sous le régime de Yahya Djameh, a tenu un témoignage émouvant. Selon lui, lui et les personnes qui vivent la même situation que lui font face à une situation doublement critique. « C’est difficile de faire face à cette double peine qu’est de perdre un être cher et assister à cette rageante impunité » a soutenu le fils de Deyda Aidara. La rencontre a aussi vu la participation des parents des disparus à savoir la mère de Ghislaine et la fille de Claude Verlon. Seydi Gassama et Assane Dioma Ndiaye de la société civile sénégalaise étaient aussi présent et ont rappelé l’importance de la liberté dans le métier de journalisme et les avancés notoires au Sénégal dans le domaine. Depuis la mort de ces deux journalistes, les Nations Unies ont déclaré la date du 2 Novembre la journée mondiale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Malgré que la date du 1er novembre soit férié, les professionnels des médias et sympathisants de même que les étudiants du Cesti étaient présents à la rencontre qui s’est terminé par un cocktail.

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