Assises de la presse sénégalaise : Responsabilités partagées entre acteurs et gouvernement

crédit photo:Badé Seck

Dans le cadre des traditionnels carrefours d’actualité, le Centre d’Etude des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) a convié dans ces locaux ce mercredi 24 mai les différents acteurs des médias à débattre sur la situation actuelle de presse au Sénégal. Il a été question pour les représentants du CDEPS, de l’URAC, du SYNPICS et du ministère de la communication de situer les responsabilités sur la situation mais aussi d’apporter des solutions afin d’y remédier.

Prétextant le retard du vote du nouveau code de la presse, les « assises » de la presse organisées au CESTI ont permis aux différentes structures qui y ont tenues part de faire une mise au point de la situation qui prévaut dans la presse sénégalaise. Pour le secrétaire général du syndicat des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS) Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, « cette situation est marquée par la précarité avec le manque de contrats, le non versement des allocations sociale ». Pour ce dernier, « la définition même du journaliste actuelle est un fourre-tout qui donne des libertés à tout le monde ». Selon toujours M. Ndiaye, « les premiers responsables  de cette situation sont les acteurs des médias et les patrons de presse au premier plan ». Ceci pour dire que c’est un problème interne qui a pour solution le vote du nouveau code de la presse qui va réglementer le milieu. La prolifération des écoles de formation, qui parfois ne dispensent pas une formation de qualité est aussi d’après le secrétaire général du SYNPICS un des facteurs qui ternissent l’image du journalisme.
La réplique du président du conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse CDEPS, Mamadou Ibra Kane ne s’est pas faite attendre puisque ce dernier soutient que l’Etat du Sénégal est autant responsable que les patrons de presse car cautionnant la manière dont l’aide à la presse est distribuée. En effet, selon l’administrateur du groupe Africom, cet aide de la presse estimée à hauteur de 700 millions pour plus de 200 organes ne profite que quelques trois ou quatre organes de la place. Il en résulte selon les propos de Mamadou Ibra Kane que « le ministère de la communication viole la loi sur la répartition de l’aide à la presse ».
La place des radios communautaires dans cette crise « inter-presse »
Pour Talla Dieng de l’union des radios communautaires URAC, sa structure est la grande « laissée en rade » pour tout ce qui concerne la presse. Car selon ce dernier, ces radios communautaires, différentes des radios privées car appartenant à la communauté sont les plus placées à montrer les réalités du pays puisque c’est la langue locale qui y privilégiée. Malgré cela, « c’est un secteur qui n’a pas de cadre juridique et n’est pas réglementée par l’Etat » a souligné le secrétaire général de l’URAC. Il va plus loin en notifiant que les difficultés liées l’accès au financement et l’absence de personne qualifiés finissent de marginaliser les radios communautaires qui sont les plus proches des populations. 
Les solutions pour redéfinir la presse sénégalaise.
La solution phare préconisée par l’ensemble des panelistes reste sans doute le vote du nouveau code de la presse. Mais pour le représentant du ministère de la communication M. Kanouté, le code est certes une solution mais le plus important serait pour les journalistes de savoir prendre le dessus sur la situation qui leur est imposée.  «  Je crois que si on subit une bonne formation, on a pas besoin de courir derrière les patrons de presse pour être embauché. C’est là qu’intervient l’esprit créatif du journaliste qui peut s’auto-employer ». Ce dernier a aussi souligné l’importance de décentraliser la publicité vers les organes autres qu’étatiques. Ainsi ils pourront aussi saisir leur chance sur cette manne que procure la publicité.


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