Les lois qui régissent les industries extractives revues par la société civile
El Hadji Abdoulaye Seck, membre de la Société Civile et du collectif " Publiez ce que vous payez" section Sénégal et Thialy Faye de la Société Civile ont tenu un carrefour d'actualité ce mercredi au Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI). Ils se sont exprimés sur le thème " les initiatives de la société civile pour la transparence des industries extractives"
Le Sénégal est candidat
depuis 2013 à l’initiative pour la transparence dans les ressources extractives
(ITIE). Ceci étant, il doit publier tous les contrats, les gains de ses
activités en travaillant avec la société civile et les entreprises. Toutefois, M.
Seck avance que l’Etat du Sénégal est loin de respecter les engagements qu’il a
pris puisque eux, société civile, n’ont pas toutes les informations sur les
exploitations pétrolières au Sénégal. « L’Etat du Sénégal doit respecter
la chaine des valeurs dans l’exploitation des énergies extractives. D’abord,
une fois qu’une ressources extractives est découvert il faut se demander s’il
faut extraire ou non, considérer l’impact que cet exploitation aura sur les
populations, dire comment les titres sont attribués. Et tout ceci peut être
compris lorsque l’Etat publie ce qu’il paye » dixit M. El Hadji Abdoulaye
Seck. D’après toujours ce dernier, « ceci implique un changement de
législation » dans le cadre de la collaboration entre Etat et société civile.
Son homologue Thialy Faye
poursuit dans la même logique mais a axé son analyse sur la promotion de la
justice fiscale dans le secteur des énergies extractives Mr Faye pose la
question à savoir pourquoi 50ans après son indépendance, l’Afrique traine
toujours. Selon ce dernier, ceci est dû par un système fiscal déséquilibré dans
la mobilisation des recettes. « 70% du PIB proviennent de l’impôt payé par
chaque sénégalais alors que les financements extérieurs ne représentent que
30%. C’est quand même paradoxal puisque l’autofinancement est possible avec les
recettes collectées » abonde M. Faye. La justice fiscale selon toujours
Thialy Faye, est une contribution à la justice sociale puisque régit par la
certitude, l’équité, et est non arbitraire. Elle permet de sortir des mains du
peuple le moins possible. Cependant ces recettes récoltés sont très mal
réparties et certaines largesses de l’Etat du Sénégal ne font qu’empirer les
inégalités dans la société « avec les incitations et les renoncements
fiscaux, l’Etat perd 300 milliards chaque année et les évasions fiscales
publier récemment montrent un Sénégal qui perd 188 milliards de dollars qui dorment
dans les paradis fiscaux ». Ajouté à cela, le secteur informel, qui
représente une bonne partie du PIB n’est toujours pas fiscalisé. Ainsi le
commerçant sera taxé sur ces affaires inconvenablement puisque son gain n’est
pas déterminé. « L’incivisme fiscal, les amnisties fiscales finissent par
ralentir la bonne marche de l’économie. Et ces pratiques sont le plus souvent
plus présentes dans la presse » souligne Faye. La zone qui semble le plus
illustrer ce paradoxe selon M. Faye est sans doute Kédougou « c’est une
zone où la vie est excessivement chère malgré que les conditions n’y sont pas
adéquates. Et le comble c’est l’absence de service de fiscalité alors que tout
le monde sait que l’or y est exploité ».
Pour une meilleure gestion
de la justice fiscale, Thialy Faye préconise une réforme sur la TVA qui pousse
le riche à payer plus et le pauvre à payer moins. Mais aussi une reconsidération
de l’Etat sur les actions des industries
extractives puisqu’elles ne représentent que 1% du PIB et ne génèrent que 2,4%
d’emplois. Pendant ce temps selon toujours M. Faye, l’Etat du Sénégal perd en
moyenne 5,4% de dépenses fiscales.
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